Au milieu des années 1980, la ville de Kiev baigne dans une ambiance apocalyptique : c’est le règne du marasme et du « grand n’importe quoi » qui ont précédé l’effondrement de l’URSS. Les châtaigniers fleurissent dans le parc de la Victoire, où les vétérans de l’Afghanistan dealent du hasch tout en réparant les jeux pour enfants qui tombent en miettes. Les vendeurs du marché noir sont rançonnés par les flics, les affaires marchent mal… Un meurtre vient déstabiliser tout le système, remettre en question les vieilles alliances du parc de la rive gauche du Dniepr. Tout cela parce qu’un étudiant en littérature a voulu acheter une paire de baskets Puma à sa petite amie ? Avec un sens du détail remarquable, Alexeï Nikitine fait vivre sous nos yeux les infimes événements du quotidien, à la fois touchants et dérisoires, ainsi que les rouages du monde politique. Par ce regard dans le passé, et par le ton joyeusement inventif de l’écrivain, le lecteur découvre la société ukrainienne postsoviétique dans toute son absurdité.
Par moment terriblement prophétique, Nikitine dresse dans Victory Park un portrait de la ville de Kiev. Elle n’est pas seulement la ville qu’il connaît dans ses moindres recoins : c’est son paysage intérieur, qu’il rêve et qu’il réinvente.
Né en 1967 à Kiev, de langue russe, Alexeï Nikitine a étudié la physique, puis il a travaillé dans l’industrie du pétrole, du gaz et de l’énergie atomique. Il a collaboré au projet de sarcophage destiné à sécuriser la centrale de Tchernobyl. En 2002, il s’est tourné vers le journalisme. Auteur de nouvelles et de plusieurs romans, dont certains traduits en anglais et en italien, très populaire en Ukraine, il a reçu de nombreux prix littéraires. Victory Park, son premier roman publié en français, est entré dans les listes des grands prix russes National Bestseller et Rousskaïa Premia alors qu’il était encore à l’état de manuscrit. Alexeï Nikitine vit à Kiev.