C'est un livre écrit pour un large public, qui traite de l'histoire de l'Europe
et des relations d'amour-haine entre la Russie et l'Occident au XIXe siècle. Il
n'est pas réservé aux historiens: à travers les yeux de Stourdza, diplomate du
tsar Alexandre Ier, il éclaire l'Europe d'aujourd'hui en expliquant ce qui s'est
passé sur le continent après la chute de Napoléon. Un livre à conseiller à tous
ceux qui s'intéressent à ce sujet et qui aiment voyager de Saint-Pétersbourg à
Paris et d'Odessa à Genève.
Tout au long du XVIIIe siècle, Pierre le Grand, Élisabeth et Catherine II ont
donné une place importante à la Russie sur le continent européen. Pourtant, les
autres puissances ne la reconnaissaient pas comme un Etat européen à part
entière.
Ce n'est que durant le règne d'Alexandre Ier (1801-1825) qu'un changement
radical s'opère: vainqueur de Napoléon, le tsar Alexandre fait, avec son armée,
une entrée fracassante en Europe: les cosaques campent à Paris sur les Champs
Elysées!
Alexandre, tsar controversé, a profondément influencé le cours des événements
sur le continent, à travers son armée et sa diplomatie.
Un des personnages clés de cette période fut le conseiller du tsar Alexandre
Stourdza (1791-1854). Oublié à tort en Occident, Stourdza fut pourtant un
proche du tsar Alexandre Ier, de son ambassadeur Capodistrias et du banquier
genevois Jean-Gabriel Eynard. Il a vu naître l'Europe contemporaine mais
aussi la Grèce et les pays roumains, car il était alors au cœur de la diplomatie
russe et a laissé de nombreux témoignages. Il connaissait tous les princes et
les ministres d'Europe.
Né dans l'Empire turc, il a vécu sa jeunesse à Moghilev (en Biélorussie) et
à Saint-Pétersbourg, et passé ses dernières années à Odessa.
Formée d'abord à Saint-Pétersbourg, Stella Ghervas est
docteur en histoire de l'Université de Bucarest et docteur ès lettres de
l'Université de Genève. Ses travaux portent notamment sur les mouvements
culturels, religieux et politiques de l'Europe de l'Est (Russie, Balkans) au
XIXe siècle et sur les échanges intellectuels avec l'Occident. Elle
est actuellement chargée de recherche à l'Institut universitaire de hautes
études internationales de Genève.