Un voyage extatique en train dans la lumière flamboyante des Alpes-Maritimes, des réflexions en filigrane sur la Russie passée et présente, une sordide affaire de meurtre ou l’histoire d’amour tragique entre un officier et une actrice : ces nouvelles, inédites pour la plupart, sont rédigées entre 1925 et 1926 en France, où l’auteur a trouvé refuge.
La force poétique qui se dégage de ce recueil rend le réel magique. On retrouve chez Bounine des personnages passionnés, qui vivent aussi intensément le bonheur que la peur, la foi que le désespoir sans issue. Et la douce musique de la nostalgie relie l’auteur « d’un lien tendre et pieux à sa lignée, au monde lointain et plein de charme » de sa jeunesse et de son pays perdu.
Coup de soleil, la nouvelle qui donne son titre au recueil, relate la rencontre passionnée et furtive sur la Volga de deux inconnus. C’est l’éloge de la fulgurance et de l’incandescence des sentiments. Quant à Sur les eaux immenses, c’est une merveilleuse invitation au voyage aux accents quasiment baudelairiens.
Poète, prosateur et essayiste, Ivan Bounine (1870-1953) est une figure de proue des lettres russes de sa génération et le premier écrivain russe à avoir reçu le prix Nobel de littérature (1933). Antibolchevique, Bounine quitte la Russie soviétique en 1920 et s’installe à Paris où il devient une figure marquante de l’émigration russe. Auteur du Calice de la vie (1913), du Monsieur de San Francisco (1915) ou de La Vie d’Arseniev (1930), il est un classique, dans la lignée de Tolstoï ou de Tourgueniev.